BASKET : LA FÉDÉRATION MET FIN AUX FAUX AMATEURS DANS LES CLUBS RÉGIONAUX !
Le président de la fédération française avait indiqué lors d’un passage à Vittel en avril dernier vouloir faire la chasse aux mercenaires en N2 et N3. Il a tenu parole. Un plan d’action vient d’être dévoilé.
06/07/2016 à 05:02, actualisé à 14:35
Ayant assisté à un match de Nationale 3 à Mirecourt début avril, Jean-
Les exemples se sont multipliés ces derniers mois. A Châteauroux, à Luçon, à Bourbourg, à Aix-en-Provence, les clubs de basket ont été soit rayés de la carte, soit placés sous assistance respiratoire en raison d’un déficit financier trop important. Principale raison de ces soucis : les indemnités accordées à de nombreux joueurs qui n’avaient d’amateurs que le nom et qui touchaient de vrais salaires non déclarés (ni aux impôts, ni à l’URSSAF). Nombre de clubs se sont retrouvés dans une situation inextricable. Certains ont préféré tout arrêter, d’autres ont réduit la voilure en demandant à repartir plusieurs échelons plus bas dans la hiérarchie nationale.
Depuis plusieurs mois, Jean-Pierre Siutat, le président de la Fédération Française, profitait de ses différents déplacements pour annoncer la grande lessive. « Il faut arrêter de payer des mercenaires en Nationale 2 et en Nationale 3 » avait ainsi lâché le patron du basket français lors de son passage à Vittel début avril.
Deux mois plus tard, la FFBB passait aux actes en mettant en place un plan d’action qui sera mis en œuvre sur les deux prochaines saisons. Le but : faire la chasse aux « faux amateurs » et assainir la situation en N2, N3 et même en Prénationale ! Explications.
Qu’est-ce qui est légal ?
L’article 722 des règlements de la FFBB interdit à tous les clubs évoluant en dessous du niveau N2 ou LF2 chez les filles de rémunérer des joueurs ou de leur octroyer des avantages en nature en contrepartie de la pratique du basket-ball. « Des contrats de joueurs pros sont possibles en N2. Mais en N3 ou en Prénationale, les joueurs ne peuvent toucher que des indemnités de week-end spor ti f » indique Geoffroy Seltzer, le coach de Mirecourt évoluant en N3. Ces « primes » de match tournent autour de 120 euros. « Cela fonctionne aussi pour les tournois et les matchs amicaux » ajoute le technicien de l’EBM. « Nous pouvons aussi régler des indemnités kilométriques pour rembourser les frais de déplacement entre le domicile du joueur et le lieu d’entraînement. » En gros, cela fait 480 euros de primes de match (4 week-ends par mois) plus les frais de déplacement. Loin des 2 000 ou 2 500 euros que certains encaissent dans divers clubs de N3.
Les actions de la fédération en 2016/2017
La FFBB a mené une enquête financière en début d’année via un questionnaire envoyé aux clubs et via des contrôles inopinés. De cette étude, est donc né un plan d’actions. La première aura lieu dès la prochaine rentrée. Le 8 octobre, la Ligue de Lorraine va réunir, sous l’égide d’un membre de la FFBB, les présidents des clubs de N2, N3 et prénationale (masculins et féminins). Ceux-ci signeront alors une charte par laquelle ils s’engageront à respecter les règlements et la législation ainsi qu’à participer à des réunions d’information régulières. En cas de non-respect de la charte, des sanctions seront prises contre les clubs concernés. Le 8 octobre, les présidents transmettront également les chartes signées par les joueurs individuellement indiquant qu’ils ne touchent pas d’argent indu.
Les actions en 2017/2018
Lors de la saison suivante, l’interdiction des contrats de joueurs pros sera toujours de mise en N3 et Prénationale mais seront mis en place des contrats spécifiques pour des interventions d’intérêt général. Les joueurs concernés devront suivre, en parallèle, une formation qualifiante. De plus, la fédération va procéder aux contrôles de gestion de tous les clubs de N2, N3 et Prénationale comme cela existe au niveau professionnel.